2011
En 2011, le Prix Atelier Studer/Ganz comprenait la participation a un atelier d’écriture de six jours, sous la direction d’Eugène (Meiltz) et d’Antoine Jaccoud à L&arc, à Romainmôtier, qui s’est déroulé en deux parties fin août et fin septembre, ainsi qu’une lecture publique le 25 novembre 2011 au Théâtre 2.21 de Lausanne. Sur les 32 candidatures, le jury a récompensé les six autrices et auteurs suivants : Edouard Choffat, Cécile Gavlak, Valérie Gilliard, Silvia Härri, Kokovi Kuhn, Julia Sørensen.
Atelier d'écriture
Pour la première fois cette année, l’atelier offrait aux participants la possibilité de recevoir une forme de mentorat sur des textes et projets littéraires personnels en cours. Plusieurs auteur-Es ont profité de cette nouveauté pour recevoir un retour d’Eugène et Antoine Jaccoud sur des œuvres en construction, destinées à un développement à plus long terme, tout en écrivant par ailleurs des textes d’atelier plus brefs, issus de consignes, de contraintes délibérées, ou de l’usage créatif de l’environnement offert par Romainmôtier. Cette manière de double accompagnement semble susciter la satisfaction des participants, qui peuvent ainsi vivre le temps de l’atelier sur deux modes, rythmes et investissements différents. Pour certain-Es, les expériences littéraires conduites à Romainmôtier, toujours ludiques et expérimentales, peuvent avoir la vertu d’irriguer le travail personnel, tenu pour plus sérieux, plus engagé, plus étalé dans le temps. Au delà, cette formule permet d’espérer pour l’Atelier Studer-Ganz un impact qui dépasse dans sa durée et sa profondeur la belle, mais éphémère, cérémonie de la lecture finale.
Antoine Jaccoud
Lecture
Du blanc au noir
Ecrire dans un espace propice à la création et dans une atmosphère bienveillante, c’est bien. Encore faut-il se confronter au public. A des gens qui ignorent le déroulement de nos ateliers, qui n’ont suivi aucune de nos discussions passionnées et voudraient seulement passer une bonne soirée. Une lecture est donc organisée au Théâtre 2.21, à Lausanne.
Antoine Jaccoud et moi avons préalablement sélectionné quelques textes parmi ceux écrits durant l’atelier. Nous disposons de textes courts, proches de l’inventaire et de texte plus long. Nous organisons donc le déroulement de la soirée en essayant de respecter un certain rythme, des cassures et des respirations.
Mais comment les six participants se comporteront-ils sur scène ? Après tout, certains d’entre eux n’ont aucune expérience de la scène ou d’une lecture publique. Un technicien place les lumières ; Antoine et moi donnons quelques indications scéniques (quand entrer, comment quitter la scène). Sur scène, un vrai miracle se produit. Une magnifique unité se dégage entre les participants à cet atelier d’écriture. Ils ont l’air de se connaître depuis longtemps ; on dirait que le spectacle de ce soir-là n’était qu’une date parmi une longue tournée. Les mots sortent avec aisance. L’ironie qu’une des participantes a glissée dans son texte fonctionne très bien. Le public découvre six univers, six manières de parler du quotidien et des souvenirs.
Grâce à la fondation Studer Ganz, six jeunes auteurs ont pu vivre pleinement une aventure littéraire. Depuis la feuille blanche jusqu’au noir d’une salle de théâtre.
Eugène, écrivain, animateur d’ateliers d’écriture
Portraits et textes
Edouard Choffat a grandi dans le Jura et vit actuellement à Porrentruy. A la suite de ses études dans les Universités de Lausanne et de Kyoto, il obtient un Master en études urbaines. Puis, ayant effectué son service civil à Madagascar, il tente sa chance à Berlin avant de décrocher un poste d'urbaniste à Delémont.
Cécile Gavlak consacre le plus de temps possible, dans celui qui reste libre, à l'écriture de nouvelles et de diverses formes littéraires. En 2011, un conte poétique pour adultes, « Thelma » a été publié par la maison d'édition parisienne Mon petit éditeur. Côté formation, Cécile Gavlak a suivi des études universitaires de théâtre, à Paris puis à Besançon. Arrivée dans le canton de Vaud en 2006, elle a intégré le Centre romand de formation des journalistes à Lausanne et validé son certificat au sein du quotidien La Côte.
Valérie Gilliard est née en 1970 à Lausanne. Après des études de lettres classiques, elle part enseigner le français aux Etats-Unis avant d’intégrer pour une année le Centre de Recherches sur les Lettres romandes. Elle apprend ensuite le métier de prof de gymnase et l’exerce aujourd’hui à Yverdon. Après avoir tâté de la critique littéraire, c’est en 2006, à la naissance de sa fille, que Valérie Gilliard se sent irrémédiablement attirée par l’écriture créative. Son premier roman, Le Canular divin, a été édité par l’Aire en 2009.
Silvia Härri (née à Genève en 1975) écrit des poèmes et des proses dans ses deux langues maternelles, le français et l’italien. Elle a publié deux recueils de poésies (Sur le fil, Ostra Vetere, 2006 ; Balbutier l’absence, Samizdat, 2010) et des nouvelles (A quoi rêvent-ils, Encre Fraîche, 2011). D’autres textes poétiques sont à paraître dans l’anthologie Creuser les voix (Samizdat, 2012). Elle a enseigné l’italien à la Faculté des Lettres de Genève et l’enseigne actuellement au collège, de même que l’histoire de l’art. Prix Georges Nicole 2013.
Kokovi Kuhn est née en 1978. Après une année préparatoire à l’émaf (école de multimédia et d’art de Fribourg) elle entre à l’Ecole Supérieures des Beaux-arts de Genève dans la section art/média. Elle partage aujourd’hui son temps entre arts visuels et écriture.
Julia Sørensen est née en 1979. Diplômée de l’École supérieure des beaux-arts de Genève, elle développe un univers au croisement des arts plastiques et de l’écriture: elle raconte, invente, expérimente, publie parfois, installe du texte dans l’espace ou la rue, et participe volontiers à des projets collectifs et transdisciplinaires.