2017
En 2017, le Prix Atelier Studer/Ganz comprenait la participation a un atelier d’écriture de six jours, sous la direction d’Eugène (Meiltz) et d’Antoine Jaccoud à La Ferrière, Hôtel de la Chaux-d'Abel, qui s’est déroulé en deux parties fin juin et fin août, ainsi qu’une lecture publique le 20 octobre 2017 au Théâtre 2.21 de Lausanne. Sur les 40 candidatures, le jury a récompensé les six autrices et auteurs suivants : Lucile Carré, Julie Henoch, Aline Moser, Anaïs Perez Wenger, Quentin Perissinotto, Marion Rosselet.
Atelier d'écriture
Des auteurs à suivre
Nous nous sommes installés à la Chaux d’Abel pour la deuxième fois. Nous, c’est-à-dire Antoine Jaccoud, les six participants sélectionnés et moi-même. Deux grands week-ends d’écriture sur la crête du Jura. Autour de nous des pâturages, des fermes, des randonneurs en habits fluorescents, des murets, des sapins, un ciel merveilleusement étoilé, des éoliennes, des chevaux, de la pluie, encore des sapins et des 4x4.
Les thèmes qu’Antoine Jaccoud et moi avons proposés sont en partie liés à cet environnement. Les participants ont écrit sur « un cheval », ou raconté une histoire en intégrant la phrase suivante : « Je me souviens : c’est dans cette ferme que ça s’est passé ». Evoquer le paysage, parler des animaux, donner sa place à la Nature nous ramène à toute une tradition littéraire.
Bien sûr, durant les ateliers d’écriture Antoine Jaccoud et moi-même sommes venus aussi avec d’autres propositions : écrire à partir d’une photographie ou parler de « son oncle », qu’il soit fictif ou réel.
Puiser dans nos souvenirs, nos émotions, notre imagination, bref dans notre monde du dedans ou au contraire utiliser notre sens de l'observation pour raconter le monde du dehors : telles sont les deux directions de nos ateliers.
Comme nos deux week-ends d’écriture étaient prévus au début et à la fin de l’été, Antoine a proposé aux participants de se donner une contrainte et de s’y tenir chaque jour. Une participante s’est envoyée des cartes postales à elle-même, en imaginant différents narrateurs. Une autre a résumé chacune de ses journées en une ou deux phrases.
Travailler le portrait, le poème, la nouvelle, le récit de voyage, la description, le texte ultra bref : tel était aussi l’enjeu de ces rencontres estivales.
Eugène, 24 octobre 2017
Lecture
Au final, la lecture publique au Théâtre 2.21 à Lausanne, en octobre, s’est révélée très riche, surprenante, pleine d’émotion et de légèreté. Grâce à la Fondation Studer/Ganz, les participants sont allés au bout de leur démarche : ils ont écrit des textes en suivant nos contraintes dans une certaine urgence, puis ils ont eu le temps de réécrire à la maison et enfin ils ont lu leurs œuvres devant un public réuni dans un théâtre. Des auteurs à suivre !
Eugène, 24 octobre 2017
Portraits et textes
Née dans le Nord de la France, Lucile Carré habite à Genève où elle obtient un Bachelor en Lettres. Diplômée du Master mise en scène de la Manufacture, elle fonde la compagnie de théâtre Le BlackPoolClub en 2015. Un premier spectacle intitulé Holy Are You a été présenté au Nouveau Monde à Fribourg ainsi qu’à l’Abri et la MQJ de Genève. Elle travaille comme assistante à la mise en scène au POCHE/GVE. Animatrice de radio libre et DJ, elle est régulièrement invitée à jouer en Suisse et en France.
Quand je serai morte / la boulette
Licenciée en littérature française, histoire de l'art et histoire et esthétique du cinéma, Julie Henoch a travaillé pendant près de 10 ans en tant que réalisatrice sur la chaîne de la Radio Télévision Suisse Couleur 3, puis à la rédaction du magazine musical Vibrations. Depuis 2009, elle est productrice d'événements culturels et collabore avec de nombreux artistes et musiciens. Elle réalise des émissions de radio et des articles musicaux, et poursuit un travail d’écriture personnel. En 2017, elle est l’une des premiers auteurs suisses à remporter le Prix Gulliver du programme international francophone de créations radiophoniques.
Aline Moser est née en 1979 et vit à Lausanne, pas loin de la gare et du bord du lac. Après des études de lettres, elle a travaillé dans l’édition avant de rejoindre la Radio Télévision Suisse, comme productrice à l’unité jeunesse, puis comme chargée d’adaptation de programmes à l’unité des films documentaires. Parallèlement à ses activités professionnelles, elle participe à des lectures publiques, à des collectifs d’auteurs et publie quelques textes dans des revues ou des ouvrages collectifs.
C’est dans cette ferme que c’est arrivé…
Anaïs Perez Wenger est née en 1991 et vit à Genève, où elle a obtenu un master en arts visuel à la HEAD en juin 2017. Sont travail explore sous diverses formes le potentiel narratif des situations dans lesquelles il s’insert. Fascinée par la spectacularisation du réel et la promesse de l’Art de capturer et partager des expériences esthétiques, ses recherches questionnent le rôle de divers objets culturels dans la construction d’identités communes et inter-personnelles. Récemment, son essai-performance REMAINS OF KILCOMAN CASTLE ou la sainte assurance de l’instant présent explorait la question du regard étranger et du processus d’étrangisation du regard en racontant la poursuite d’une image – une gravure colorisée à l’authenticité douteuse mais dont le sujet comblait l’attente émotionnelle d’un paysage irlandais – par sa tentative de traversée pour faire l’expérience de sa source « naturelle », répétant ainsi le motif initiatique d’une épopée romantique où le protagoniste découvre à la fin que ce qu’il cherchait depuis le début n’était autre que lui-même.
Quentin Perissinotto
Passionné d’art et de littérature, sa vie navigue entre l’absorption consciencieuse de café et la cadence des pages tournées. Il est venu à l’écriture comme on dérive au rayon biscuits au supermarché: par hasard dit-on. Quentin Perissinotto habite depuis 23 ans à Boudry (période entrecoupée d’une année d’infidélité à la Suisse et d’études à Bonn en Allemagne), dans le canton de Neuchâtel. Il a 24 ans. Publications : Neuchâtel in La Suisse est un village, Éditions de l’Aire, 2016.
Je souviens, c’est dans cette ferme que cela s’est passé
Marion Rosselet est née en 1985 à Lausanne où elle a vécu ses premières années d'enfance, avant de partir habiter dans une maison isolée à la lisière de la forêt. Revenue en ville à sa majorité et deux jours, collaboratrice d’édition, elle aime la musique et expérimente peu à peu son propre chemin d’écriture, fait de rencontres humaines et animales, de bifurcations inattendues et de grandes plaines.